En Occitanie, l’alimentation et l’éducation main dans la main

fruits et legumes l occitanie se met au bio dans les cantines

Plus de produits locaux et bio dans les cantines, vous en rêviez ? C’est désormais une réalité dans les lycées d’Occitanie ! De plus en plus, les cantines occitanes se fournissent en produits locaux et bio des Pyrénées-Orientales et de l’Aude en circuit court, via une plateforme dédiée, spécialement créée pour l’occasion : Occit’Alim. L’objectif est double : servir une alimentation plus saine, plus vertueuse aux élèves, tout en assurant un nouveau débouché aux producteurs des Pyrénées-Orientales et de l’Aude. Décryptage !

Atteindre 75 % de produits locaux et bio à l’horizon 2028

C’est l’objectif, ambitieux, d’Occit’Alim, une marketplace créée et développée par Ad’Occ, l’agence de développement économique d’Occitanie. D’ores et déjà, les producteurs de la région en ressentent les effets, avec un chiffre d’affaires de 400 000 € en 2022, contre à peine 25 000 € une année plus tôt ! C’est le cas de le dire, la croissance de ce marché est tout bonnement exceptionnelle. Pour Ad’Occ, l’objectif est clair : atteindre 75 % de produits locaux et bio dans les cantines des lycées à l’horizon 2028, avec un focus particulier sur la qualité. Le tout est encadré par la Loi EGalim, qui dicte cet objectif. L’agence de développement économique d’Occitanie veut aller encore plus loin en incluant 30 % de produits de la région, une initiative qui profitera aux producteurs et agriculteurs locaux.

Un an seulement après le lancement d’Occit’Alim, la cadence est montée d’un cran en 2021, année à laquelle on comptabilisait 1 600 produits sur la marketplace, utilisés par 70 lycées de la région. Aujourd’hui, le panier est composé de plus de 2 000 produits, achetés par plus de 100 lycées, grâce à la facilitation du lien entre les producteurs et les responsables d’établissements par la place de marché créée à cet effet. Au-delà des viandes, volailles, poissons, produits d’épicerie, fruits et légumes, l’offre inclut désormais des fromages, charcuteries, pâtes fraîches, lait et jus de fruits, entre autres.

Ça bouge en Occitanie !

L’Occitanie est en effervescence, c’est le cas de le dire. Preuve en est l’engagement du groupe La Dépêche du Midi pour l’avenir de l’Occitanie, à travers des événements et rendez-vous rassemblant des personnalités de premier plan pour répondre aux grands défis du territoire. Entre autres défis, l’éducation à l’alimentation à l’école occupe une place centrale. L’idée est par ailleurs largement défendue par le Président du Marché de Rungis lors des rencontres d’Occitanie.

Justement, au niveau de l’éducation à l’alimentation à l’école, la région a fait un choix inédit, en mettant les produits locaux et bio directement dans les cantines des lycées. D’ores et déjà, ce sont 4 lycées de l’Aude et 5 des Pyrénées-Orientales qui sont inscrits dans ce circuit court et bio :

  • Les lycées Charlemagne (Carcassonne), Louise-Michel et Docteur Lacroix (Narbonne), Germaine-Tillion (Castelnaudary) dans l’Aude ;
  • Les lycées François-Arago, Joan-Miro, Aristide-Maillol, Pablo-Picasso et Garcia-Lorza dans les Pyrénées-Orientales.

Priorité aux producteurs catalans

A la tête de Viva Fresh/Au Gré des Saisons, une légumerie artisanale familiale située au nord de Perpignan, Jonathan Bisiaux est l’un des acteurs clé dans l’approvisionnement de la restauration collective des Pyrénées-Orientales depuis une décennie. Son engagement envers les producteurs locaux le conduit naturellement à intégrer Occit’Alim, une plateforme regroupant 14 fournisseurs du département, offrant une diversité de 353 produits. « Nous fournissons déjà les collèges des Pyrénées-Orientales et maintenant, avec Occit’Alim, on sert aussi le lycée Arago et le lycée Maillol de Perpignan », déclare-t-il.

Spécialisé dans la distribution de légumes de 4e gamme, tels que les salades sous-vide ou prêtes à l’emploi, Bisiaux souligne son engagement à privilégier en premier lieu les producteurs des Pyrénées-Orientales. « En ce moment ce sont les concombres, la salade toute l’année puis quand arrive la saison, les courgettes, les aubergines… Il y a beaucoup de production dans le département », ajoute-t-il. Avec une équipe d’une dizaine de personnes, Bisiaux s’aligne sur les exigences de la Loi EGalim, visant 80 % de produits issus de circuits courts et 50 % de produits bio en restauration collective d’ici le 1er janvier 2023.

Lutter contre la malbouffe

Du 28 novembre au 2 décembre dernier, l’Académie de Montpellier a pris un tournant décisif dans la bataille contre la malbouffe en organisant les « Ateliers du Goût », une initiative déployée dans 537 classes du primaire, touchant près de 12 000 enfants. Jean-Louis Roumégas, responsable pour l’Education Nationale du centre de ressource d’Epidaure, met en lumière l’importance de cette démarche : « L’éducation au goût est un pilier de l’éducation alimentaire… On ne peut pas combattre la malbouffe et les mauvaises habitudes alimentaires des enfants si on ne mène pas une action sur le goût ».

Cette initiative pédagogique inédite a permis aux enseignants volontaires de recevoir un kit complet, conçu par Epidaure et ses partenaires, pour animer les ateliers. Jean-Louis Roumégas souligne l’enjeu de ces ateliers : « Les enfants ont un goût préformaté par les habitudes familiales mais aussi par la consommation des produits hyper-transformés de l’industrie agro-alimentaire ». Grâce à ces ateliers, les élèves ont exploré une alimentation alternative, riche en produits frais, pain, fruits et légumes. En complément, un tirage au sort a sélectionné plusieurs classes pour une journée bonus à Epidaure, où des ateliers de cuisine étaient organisés. Florence Cousson-Gélie, responsable scientifique d’Epidaure, rappelle une réalité importante à ce propos : « Ce n’est pas plus cher d’acheter et de manger des produits frais, mais il faut les cuisiner ». Une leçon, que l’on espère apprise, pour inculquer aux jeunes générations les principes d’une alimentation saine et équilibrée…

Impliquer les familles

Dans la continuité de sa lutte contre la malbouffe, l’initiative « Ateliers du Goût » ne se limite pas aux seuls écoliers, mais s’étend également aux familles. Comme le souligne la responsable scientifique d’Epidaure, « Le goût s’apprend, s’éduque, s’acquiert dans le temps. Au cours de cette journée, les enfants apprennent à préparer des choses simples et savoureuses pour faire eux-mêmes leurs petits déjeuners et leurs goûters, et éviter ainsi des produits hyper-transformés ». L’objectif est double : encourager une alimentation plus saine chez les enfants et, par extension, sensibiliser leurs familles !

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